On a tué la Camif
D’habitude, c’est les directeurs qui sont pointés du doigt, ceux avec un parachute doré. Mais dans ce cas précis, en y réfléchissant un peu, c’est moi, vous, nous qui sommes à l’origine de la liquidation judicière de la Camif.
Il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, moi, en tant qu’adhérent de la Camif, j’ai élu le conseil d’administration, même si en pratique, je n’ai pas voté. Faut-il rappeler qu’une abstention, c’est un « vote silencieux », celui de laisser les autres décider à notre place? Donc, si le conseil d’administration a fait de mauvais choix, je ne dois pas oublier qui l’a élu…
Ensuite, comme beaucoup de consommateurs, le fait de chercher à « acheter moins cher à tout prix » nous fait oublier ce qui est important. Difficile alors pour une enseigne comme la camif de conserver son positionnement de « commerce éthique ».
Et pourtant, inconsciemment, je valorisais ce qui faisait de la Camif un commerçant différent : mobilier NF garanti 5 ans, tout l’électroménager garanti 3 ans au lieu de 2 et livré + installé sans frais supplémentaires. Depuis longtemps, j’avais pris le parti d’acheter tout notre gros électroménager et mobilier à la Camif… mais plus le reste.
Après, la Camif a dérivé, et je m’en suis encore plus éloigné : je ne me reconnaissait plus dans ce VPCiste qui proposait des produits bas de gamme fabriqués en Chine à des prix délirants, et encore moins dans ces promotions sans fin et cadeaux de qualité parfois discutable. Maintenant, je ne suis pas en mesure de dire qui a entrainé quoi : erreur stratégique de la Camif qui a embrassé les méthodes marketing des catalogues grand public, ou tentative desespérée pour récupérer des clients qui ont succombé aux sirènes du promotionnel ?
Mais tout de même, utiliser des ficelles marketing aussi grossières allaient au mépris des valeurs de développement durable affichées par ailleurs : envoyer un cadeau qui risque de finir dans le placard, quel gâchis. Et pourtant, si on pense, il aurait suffit de permettre aux clients de renoncer au cadeau (somme toute pratique: sac à dos, thermos, …) et qu’il soit confié en propre ou en contre-valeur à Camif solidarité, par exemple.
Tous responsable…
Dans tous les cas, il faut bien se rendre à l’évidence : à courir après les prix bas on ne peut que contribuer à faire baisser notre propre pouvoir d’achat. En effet, qui dit prix bas, dit bas salaire ou fabrication dans un pays moins cher. Et donc baisse de notre pouvoir d’achat.
Ma solution? Viser le « juste prix », celui qui est équitable, tant pour le vendeur que l’acheteur. L’idée étant que chacun doit avoir une « juste » rémunération, ce qui exclu certaines marques ou enseignes qui se « gavent » au passage. Donc pas forcément partir dans les labels « équitables », mais plus simplement privilégier un « bon » produit à un produit premier prix, tout en faisant jouer la concurrence. Si l’on n’est pas un consommateur fou, cela reste rentable : un « bon » produit nous fera un meilleur usage… sur la durée.
12 novembre 2008 at 9:56
[...] et ceux qui suivent un peu ce blog savent que je suis sensible aux notions de développement durable. A ce titre, je ne peux que saluer l’initiative de Wizishop de recenser les sites de [...]